La démence représente l'un de nos défis de santé publique les plus urgents, une maladie progressive qui ravage les individus et leurs familles. Si l'âge et la génétique sont des facteurs de risque connus, de plus en plus de preuves mettent en lumière un facteur plus surprenant et pourtant évitable : les médicaments que nous avons dans nos armoires à pharmacie. Pour beaucoup, notamment les personnes âgées souffrant de plusieurs affections, les médicaments prescrits pour préserver leur santé peuvent, à leur insu, altérer leurs fonctions cognitives.
Le problème ne réside souvent pas dans un seul médicament « mauvais », mais dans l’effet cumulatif de plusieurs médicaments, une pratique appelée polymédication. Celle-ci peut entraîner des interactions complexes et des effets secondaires qui imitent ou accélèrent le déclin cognitif. Identifier les classes de médicaments les plus à risque est la première étape pour préserver la santé cérébrale.
Classes de médicaments à haut risque
1. Anticholinergiques : principaux responsables.
Cette classe de médicaments présente le risque le mieux documenté. Ils agissent en bloquant l’acétylcholine, un neurotransmetteur essentiel à la mémoire, à l’apprentissage et à la fonction musculaire. Si cet effet peut soulager des affections comme l’hyperactivité vésicale ou les spasmes musculaires, il prive en réalité les centres de la mémoire de leur carburant chimique indispensable au cerveau.
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Impact à long terme : Si une utilisation à court terme peut entraîner une confusion temporaire, de nombreuses études longitudinales ont établi un lien entre une utilisation chronique et une augmentation significative de l’incidence des cas de démence diagnostiqués.
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Exemples courants :
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Antihistaminiques de première génération : diphénhydramine (Benadryl), hydroxyzine.
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Antidépresseurs tricycliques : amitriptyline, nortriptyline.
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Médicaments contre l'hyperactivité vésicale : Oxybutynine (Ditropan).
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Antispasmodiques : pour les crampes d’estomac et le syndrome du côlon irritable.
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2. Les benzodiazépines et les sédatifs-hypnotiques,
prescrits pour l'anxiété et l'insomnie, comme le diazépam (Valium), l'alprazolam (Xanax) et le zolpidem (Ambien), sont destinés à un usage de courte durée. Ils potentialisent l'effet du GABA, principal neurotransmetteur calmant du cerveau.
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Impact à long terme : L’usage chronique ralentit fondamentalement le système nerveux central. Il peut perturber l’architecture du sommeil profond, essentiel à la consolidation de la mémoire, et a été systématiquement associé, dans des études à grande échelle, à un risque accru de démence.
3. Inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) :
Largement utilisés contre le reflux acide et les brûlures d’estomac, les IPP comme l’oméprazole (Prilosec) et l’ésoméprazole (Nexium) réduisent la production d’acide gastrique. Le lien avec le déclin cognitif est indirect, mais préoccupant.
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Mécanismes proposés :
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Malabsorption des nutriments : L’acidité gastrique est essentielle à l’absorption de la vitamine B12 et du magnésium. L’utilisation prolongée d’IPP peut entraîner des carences en ces nutriments, causes bien connues de troubles cognitifs réversibles et de lésions nerveuses.
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Perturbation de l'axe intestin-cerveau : en modifiant l'environnement intestinal, les IPP peuvent avoir un impact négatif sur le microbiome, qui est intimement lié à la santé cérébrale et à l'inflammation.
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